TEJO

Chaque jeune a le droit d’être aidé et de vivre dans l’insouciance. Voilà le point de départ de TEJO, Thérapeutes pour les jeunes, une association qui entend combler la grave pénurie de spécialistes offrant aux jeunes une aide accessible et professionnelle. TEJO propose à tous les jeunes âgés de dix à vingt ans, gratuitement et anonymement, une prise en charge thérapeutique de courte durée quasi immédiate. Les jeunes sont suivis par des thérapeutes bénévoles, du personnel d’accueil et d’autres volontaires établis dans l’un des onze foyers TEJO de Flandre. Très accessibles, ces derniers offrent un cadre d’écoute et de parole chaleureux et convivial. Ce faisant, TEJO entend inspirer un changement de mentalité au sein du secteur de l’aide à la jeunesse, mais aussi dans l’ensemble de la société. « Il est urgent de faire preuve de plus de solidarité, de loyauté et d’amitié », explique Ingrid de Jonghe.

Au plus fort de la crise

Ingrid de Jonghe, l’initiatrice de TEJO, a été confrontée à la grave pénurie de professionnels offrant aux jeunes une aide accessible lorsqu’elle était avocate spécialisée dans la jeunesse au barreau d’Anvers. Une crise que confirme par ailleurs une étude de la Haute École Artesis Plantijn. « Je me battrai pour cette cause : je ne supporte plus la manière dont on traite les jeunes », affirme-t-elle avec indignation et détermination. « Le système de l’aide à la jeunesse doit être revu et repensé dans son ensemble. » TEJO a été développé en collaboration avec l’ASBL Jeugdtherapeuten Zonder Grenzen (Thérapeutes pour les jeunes sans frontières), une initiative citoyenne lancée par un groupe de membres partageant les mêmes valeurs. Le premier foyer TEJO a ouvert ses portes dans le centre d’Anvers en 2010. Entre 2010 et 2017, l’association s’est vu décerner différents prix et a mis sur pied dix foyers supplémentaires permettant à plus de 5000 jeunes Flamands de bénéficier d’une aide thérapeutique. À l’avenir, des foyers TEJO seront également créés aux Pays-Bas et en Wallonie. Un concept unique en son genre en ce sens qu’il offre aux jeunes une aide gratuite sans l’intervention des parents. De plus, compte tenu du nombre important de jeunes issus de milieux culturels différents, le processus thérapeutique est appuyé par un pédopsychiatre, une avocate et une médiatrice interculturelle.

Garde-fou et laboratoire

TEJO poursuit un objectif double. L’association vise premièrement à fournir une aide ambulatoire alternative articulée autour des notions de simplicité, de souplesse, de coopération et de prévention. Dans l’idéal, les jeunes arrivent dans un foyer TEJO avant que les problèmes ne s’aggravent parce que la liste d’attente est trop longue pour les accueillir rapidement. Les séances TEJO redonnent de la force aux jeunes, ce qui leur permet généralement d’éviter de devoir se tourner vers le secteur classique par la suite. Deuxièmement, TEJO entend mettre en marche un mouvement social et amorcer un changement de mentalité à grande échelle, notamment à travers sa bande dessinée et son livre. « Dans le cadre d’un dialogue avec d’autres organismes d’aide à la jeunesse, l’association entend créer les conditions permettant aux jeunes de s’épanouir pour devenir des adultes en bonne santé », résume Ingrid de Jonghe. Par le biais de cette approche positive, TEJO souhaite montrer qu’une autre voie est possible.